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Entre culture et religion

Ce circuit vous propose de partir à la découverte du patrimoine religieux et culturel de Meylan. De l'église Saint-Victor, au Clos des capucins, 20 étapes dévoilent les curiosités de ce patrimoine meylanais.

Cette balade a été proposée pour la première fois lors des Journées européennes du patrimoine de 2009. Le départ de la balade se fait à l'église Saint-Victor et le circuit mène jusqu'au Clos des Capucins.

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Etape 1 : La fontaine de l'église

Visibles tout au long du circuit, les fontaines ont été pour la plupart construites au XIXe siècle.
Celle-ci est particulière, car elle date de 1826. Le maire M. P. Gérard a fait graver sur le triomphe de la fontaine "le 26 juin 1826, M. Melchior Pierre Gérard, maire, par sa grande intelligence a soulagé l'humanité souffrante." L'inscription a été effacée quelques années plus tard, en 1832, par décision du conseil municipal. Aujourd'hui, on distingue encore un écusson et une inscription "M Gérard, maire". Avant l'arrivée de l'eau courante dans les foyers, les fontaines étaient un élément indispensable de la vie rurale et un lieu de rencontre de la population. Toujours très simples, en pierre du pays, elles se composent d'un bassin qui servait à faire boire les bêtes ou à laver le linge et d'une fontaine à laquelle les hommes appuyaient leur seau pour l'usage domestique ou agricole. Le bec est plus ou moins ouvragé (simple tuyau ou tête de dauphin).

Etape 2 : La ferme des Chartreux

Derrière ce mur, se trouve un domaine privé qui appartenait aux Pères Chartreux avant la Révolution Française de 1789. C'était une métairie qui ravitaillait la Grande Chartreuse. Le frère aîné du cardinal de Richelieu en fut le procureur. En 1791, le domaine fut vendu comme bien national au sieur Pison (futur maire). Les Chartreux possédaient ce grand Clos, mais aussi des terres à Clos Buisson et à la Combe du Boutey (soit plus de 9 ha).

De nombreuses autres congrégations religieuses avaient des terrains :

  • Les Minimes de Grenoble au domaine de Saint-Mury.
  • L'évêché, les Oratoriens, les Jacobins, les Dominicains, les monastères de Montfleury et de Sainte-Marie-d'en-Haut.

Etape 3 : La place de l'église

La place telle que nous la connaissons aujourd'hui a été aménagée en 1845. Lieu de rencontre, après l'office, elle a remplacé un cimetière mentionné dès le XIIe siècle. Autrefois, les cimetières se trouvaient toujours autour des églises et les plus nobles paroissiens pouvaient même se faire inhumer à l'intérieur. La fin du XVIIIe siècle impose des considérations hygiénistes pour lutter contre les épidémies. Un décret du 23 prairial an XII (11 juin 1804) interdit toute inhumation dans les édifices cultuels, fixe l'emplacement des cimetières hors de l'enceinte des grandes villes, impose le creusement de fosses individuelles (en réaction contre les fosses communes) et met en place le système des concessions. Les petites communes ont ainsi conservé leur cimetière autour de leur église. C'est le cas à Meylan qui a acheté et aménagé un terrain derrière l'église. La place a été vidée de ses tombes. En soubassement de la porte principale de l'église, on peut voir deux pierres tombales qui se trouvaient initialement dans l'église.

Etape 4 : Le presbytère

L'origine de ce bâtiment est ancienne, puisqu'il est mentionné lors des visites pastorales de l'évêque dès le XVe siècle. Le bâtiment que nous voyons, dont le toit et les façades ont été récemment restaurés, date du XIXe siècle. Au cours de la Révolution Française, l'ensemble "église-maison curiale" a poursuivi son activité d'exercice du culte catholique et de logement des prêtres, contrairement à la commune voisine de Montbonnot. Il semble que c'est dans cette maison que se soit réuni le premier conseil municipal de la commune de Meylan en juillet 1790. A cette période, la cure accueille aussi la salle de classe des garçons.

Etape 5 : L'église Saint-Victor et Saint-Ours

La première mention de cette église se trouve dans le cartulaire de saint Hugues de 1108, sous le vocable de saint Victor, soldat thébéen martyrisé vers 300 après J.-C. et saint Ours. A l'exception du choeur médiéval, elle a été entièrement restaurée et agrandie en 1820, 1843, 1964 et 2004. De style néoclassique, elle est l'oeuvre de l'architecte grenoblois Peronnet. Sa façade comprend une porte magistrale avec deux pilastres de style dorique sur lesquels repose un entablement couronné par un fronton triangulaire surmonté d'une croix et percé d'une lucarne. Entièrement crépi en 1843, son aspect actuel date de 1964. Dans les deux niches prévues pour les statues de saint Victor et saint Ours, se trouvent aujourd'hui deux statues données par les frères Capucins : saint Dominique et saint François d'Assise. Protégées par des vitres, elles ont été restaurées par l'association paroissiale en 2006.

Vous entrez dans un lieu de culte. Des générations
avant vous l'ont construit, l'ont aimé et l'ont préservé.
Respectez-le, faites silence. Qui que vous soyez, vous serez accueilli.

Etape 6 : Le clocher

De section carrée, le clocher est coiffé d'un toit à quatre pans recouverts d'ardoise. Ecroulé au cours des travaux de 1820, il a été immédiatement reconstruit. Il abrite actuellement trois cloches. Elles portent toutes des inscriptions donnant le nom de leurs parrains, du fondeur, la date de leur consécration et leur son (un sol et deux fa dièse). La première, fondue par Bonnevie, date de 1806. Son parrain est Joseph-Vincent Ferrier de Montal (futur maire) et sa marraine Thècle Sallicon de Montal. Elle est décorée d'un crucifix, de Madeleine, de l'ange Gabriel et de la Vierge au Prie-Dieu. La deuxième, fondue par Rosier, date de 1821. Son parrain est le maire Melchior P. Gérard. Elle est consacrée à la Vierge Marie. La dernière, fondue par Bonnevie, date de 1845. Ses parrain-marraine sont J.-B. Rigat et sa femme. Elle est consacrée à Marie-Madeleine (prénom de leur défunte fille) et porte le même décor que la 1ère cloche.
En 1886, le clocher a été doté d'une horloge.

Etape 7 : Le cimetière

Divisé en quatre parties suite à des extensions successives réalisées en 1846, 1925 et 1970, il est caractéristique de l'art funéraire du XIXe siècle et des cimetières du Dauphiné. Les stèles des tombes sont ornées de motifs religieux ou métaphoriques (les pensées, le lierre, le sablier) ou encore rappelant le métier ou la charge des personnes inhumées (l'étole des prêtres). Le long de mur d'enceinte des tombeaux reflètent la puissance des familles. Au centre de la première extension, se trouve une croix posée sur un socle qui devait se trouver dans l'église avant 1820. Au fond de la deuxième extension, se trouve aujourd'hui le monument aux morts érigé par la commune en 1922.
Quelques tombes remarquables peuvent être repérées.

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Etape 8 : Le hameau de l'église

La paroisse de Meylan se composait de quatre communautés : Meylan, Saint- Mury, La Bâtie Meylan et Bouquéron. En 1790, ces quatre communautés sont rattachées et forment une seule municipalité dont Meylan sera le chef-lieu. La commune de Meylan est née. Malgré tout, la disposition en hameaux perdure et au début du XXe siècle, l'auteur et académicien, Henry Bordeaux, écrit en décrivant Meylan "un petit village ou plutôt un troupeau de hameaux éparpillés sur le flanc du Saint-Eynard".
Dans cette rue, que tous les Meylanais empruntaient pour se rendre à l'église, se trouvaient des commerces : une épicerie et un café.

Etape 9 : La croix de Jaillières

En fonte moulée, elle se superpose à une ancienne croix cassée. On distingue un beau motif d'enroulement d'une tresse de lierre et d'un ruban. Elle ressemble à la croix des Buisses. Le socle de pierre est un réemploi et ne correspond pas à ce style de croix. Une inscription effacée laisse distinguer : "Ce calvaire ... jeudi saint... Monsieur Garcin ... coeur de Marie".

C'est une des nombreuses croix de chemin que compte la commune. Elle jalonne sans doute le chemin de procession de confréries. Nous ne savons pas grand chose de ces dernières, mais on trouve dans l'église des bannières de confréries et aux Archives municipales, un livre de chant de la confrérie du Saint Rosaire. Nées de la dévotion des fidèles laïcs, ces confréries peuvent se regrouper en trois groupes : de pénitents, de charité ou corporatives. Les confréries de pénitents priaient pour les péchés de tous les hommes. Les confréries de "charité" assuraient des funérailles "honorables" à ses membres pauvres, principalement quand les famines et les épidémies décimaient la région. Les confréries corporatives regroupaient les membres d'un même corps de métier et avaient des buts semblables de soutien et d'aide aux plus démunis. Le jour de la fête du saint patron de la confrérie, les frères se rendaient en procession à leur église, en chantant et en suivant la bannière de la confrérie.

Etape 10 : La croix de Cibeins

C'est une croix récente qui a été placée à cet endroit après la destruction accidentelle de celle autrefois érigée en face. Elle se trouve au-dessous du domaine de la famille de Cibeins, grande famille Meylanaise du XIXe siècle. Croix de carrefour, elle est placée à l'intersection du vieux chemin de l'Eglise qui traverse la commune, en diagonale, d'ouest en est et du chemin plus récent de Rochasson, tracé au XIXe siècle, avec des courbes bien formées pour permettre aux véhicules chargés de bois de Chartreuse de descendre à l'usine de Domène. Sur la commune, les voies de circulation nord-sud permettaient aux habitants de se rendre dans les champs fertiles de la plaine. D'est en ouest, elles reliaient les vallées et les villes. Les plus anciennes se trouvent dans le haut de la ville.

Etape 11 : Les tombes mérovingiennes

Jusque vers l'An Mil, les traces laissées par nos ancêtres sont peu nombreuses dans les archives, mais les archéologues ont pu retrouver des fragments de vie à travers toute la commune. La toponymie urbaine nous renseigne sur la présence d'une importante villa gallo-romaine sur les flancs du Saint-Eynard, au hameau de "la ville". Les dépendances se retrouvent aux "Villauds". Dans le quartier des Béalières, des fouilles ont permis de découvrir une fabrique de tuiles gallo-romaines.

Ici, ce sont des tombes mérovingiennes trouvées lors de la construction d'une maison.

Etape 12 : La croix des Buisses

Elle est érigée sur le mur d'une propriété privée. En fonte moulée, elle est décorée d'un enroulement avec une tresse de lierre et un ruban. Elle ressemble à la croix de Jaillières. Croix de chemin, elle peut aussi avoir été placée là pour signifier aux passants que la propriété était occupée par un ordre religieux.

Etape 13 : Les Clos

Dans cette partie de Meylan, comme dans les communes voisines, sur les flancs du Saint-Eynard, on chemine entre de hauts murs, derrière lesquels se trouvaient de grandes propriétés : "Les clos". Elles comportaient une maison principale, une ferme et des logements pour les ouvriers. En effet, au cours des siècles, des notables de Grenoble avaient constitué ces propriétés dans lesquelles ils ne venaient passer que la saison chaude. Le clos était un lieu de production agricole : jardins potagers, vergers et vignes occupaient la majeure partie du terrain. Chaque propriétaire possédait des terrains dans la plaine pour les céréales et l'élevage.

La pression immobilière de l'après-guerre et surtout de la fin du XXe siècle a incité les propriétaires à diviser les clos. Des lotissements sont construits sur ces terrains enceints de hauts murs, comme on peut le voir sur les photographies aériennes de la ville qui se trouvent en mairie ou aux Archives municipales. En suivant le chemin des Buisses, nous longeons de part et d'autre plusieurs clos dont, au nord, le Clos Marmion.

Etape 14 : Le hameau de la ville

A ce carrefour, nous arrivons au hameau de la Ville. Ces anciennes maisons abritaient pour certaines des petits ateliers où les femmes assemblaient des pièces de gants que les gantiers de Grenoble distribuaient dans toute la vallée, en utilisant notamment le tramway. Revenu principal pour certains, la ganterie était surtout un complément pécuniaire pour les femmes agricultrices lors de la période hivernale, au même titre que l'élevage du ver à soie.

Au-dessous, une grande maison a abrité la première école de filles au milieu du XIXe siècle.

Au-dessus, en montant le chemin de la Ville, on remarque une maison dotée d'une porte cloutée. C'était la demeure de Nicolas Marmion, grand-père maternel d'Hector Berlioz. Enfant, le futur compositeur y passait ses vacances. Il évoque Meylan dans ses mémoires.

Etape 15 : La statue de la Vierge, l'ermitage du Saint-Eynard

Nous voici en dessous du Clos des Capucins. La statue de la Vierge qui se trouve dans une niche du mur du Clos est très discrète et ne se laisse voir que lorsque l'on flâne vers le chemin de la Ville. Au-dessus de nous, la falaise du Saint-Eynard se dresse telle une muraille. Cette montagne de Chartreuse doit son nom à un ermite du Haut Moyen-Age qui choisit de s'installer sous une longue corniche dotée de grottes naturelles, sur un replat bordé d'une bande de terre cultivable. Les moines qui s'y installèrent par la suite faisaient partie des moines Recollets. L'un d'eux, frère Léonard, ancien soldat, acquit une grande popularité et mourut en 1628. L'ermitage accueillit des frères jusqu'à la fin du XVIIe siècle.

Etape 16 : La croix des Rameaux

Sur cette croix malheureusement cassée, on distingue une vierge, un ange, un taureau et un aigle. Ce pourrait être une représentation stylisée des évangélistes, assez loin de la reproduction habituelle. C'est une des nombreuses croix de chemin que compte la commune. Symboles religieux catholiques très répandus, elles étaient placées aux carrefours pour guider le voyageur ou le protéger de l'inconnu et des mauvaises rencontres. Elles servaient aussi de jalons pour des processions de confréries ou des cérémonies paroissiales, dont la cérémonie des Rogations.

"Rogations" signifie dans la tradition chrétienne : "Dire une prière de demande". Cette cérémonie a pour objet de demander à Dieu un climat favorable, une protection contre les calamités et peut être accompagnée d'une bénédiction de la terre, des champs et des instruments de travail. L'usage aurait été institué au Ve siècle par saint Mamert, évêque de Vienne (un des "Saints de Glace", avec les Saints Pancrace et Servais) ; la fête se déroulait dans les quelques jours qui précédent l'Ascension. C'est à cette époque en effet que peuvent survenir les dernières gelées, les plus dangereuses pour la végétation. Les agriculteurs se réunissaient à l'église, puis partaient en procession faire le tour des hameaux, s'arrêtant devant les croix de chemin pour y faire des prières. Les enfants fabriquaient des petites croix en bois qui étaient plantées dans les champs et bénies par le prêtre.

Etape 17 : Le Clos des Capucins - Le parc

Patrimoine communal depuis 1976, le Clos des Capucins est un parc ouvert à tous. Enceint de murs et d'une surface de plus de 5 hectares, il est le reflet d'un clos traditionnel. Les 300 ceps témoignent que le vignoble était la culture principale sur les coteaux du Saint-Eynard jusqu'au début du XXe siècle. Des arbres fruitiers, un potager et des céréales constituaient les autres éléments des plantations. Aujourd'hui, la pelouse remplace les céréales. Le petit bois, où les moines faisaient leurs prières, rappelle que ce clos a été la résidence de notables qui avaient aménagé cette partie du parc en lieu de promenade et peut-être aussi en labyrinthe.

Etape 18 : Le cimetière du Clos des Capucins

En 1857, le R.P. Ambroise obtient l'autorisation de créer un petit cimetière. Trente-huit religieux y reposent dont quelques religieux décédés à Chambéry. On ne commença à apposer les petites plaques blanches de marbre qu'en 1925. Auparavant seules trois grandes plaques de pierre avaient été posées pour les membres marquants de l'ordre : Bernardin de Thônes, Ambroise d'Ugine, Alphonse de Rumilly. Sur chaque plaque, le religieux est connu sous un prénom (qui n'est pas celui de sa naissance, mais celui qu'il porte en religion) suivi du lieu de sa naissance. La croix de pierre a été donnée par l'abbé Biron, curé de Sassenage.

Situé à l'est du jardin potager, le cimetière est clos de murs en 1874. Issus du potager qu'entretenaient les Capucins pour leur consommation personnelle, les jardins familiaux pérennisent, grâce à l'association "La Folle Avoine" un ancien usage meylanais. Chaque famille réservait autrefois un coin potager dans son jardin, pour ses propres besoins alimentaires et pour approvisionner les marchés de Grenoble.

Etape 19 : La cour carrée

L'histoire du clos, vaste bâtiment bourgeois dont les premiers éléments de construction remontent au XVIe siècle, se lie à celle des Capucins à partir de 1855. Acheté par frère Ambroise, agrandi par la création de l'aile est, le château se transforme alors en couvent pour accueillir les franciscains chassés du royaume de Savoie. Les bâtiments servent de maison de formation pour les frères Capucins, de séminaire pour le diocèse, et même d'hôpital militaire pendant la première guerre mondiale. En 1972, les derniers pères quittent définitivement le clos des Capucins pour s'installer à Bouquéron, sur Corenc. Depuis son acquisition par la municipalité fin 1975, le clos est le siège d'une vie associative et culturelle intense. Une exposition, située sous la coursive de la cour carrée, vous raconte plus en détail l'histoire mouvementée de ce lieu.

Etape 20 : La chapelle et la salle capitulaire

De style gothique, la chapelle est l'œuvre de Théodore Fivel. La première pierre en fut posée le 10 mai 1857. Son financement est assuré par le couvent de la Grande Chartreuse. Inaugurée et bénite par le Père Ambroise le 2 août 1859, elle est consacrée par l'évêque à la Vierge Immaculée le 17 septembre 1864. Le maître-autel, d'un seul bloc, se trouve maintenant dans la chapelle Don Bosco. La pierre provient des carrières de l'Echaillon. Les chapelles latérales étaient pourvues de statues et de niches d'autels en bois adaptées au style. Deux de ces statues se trouvent aujourd'hui à l'église Saint-Victor. Les Pères se réunissaient pour prier dans la salle capitulaire. L'ensemble a été restauré par la mairie en 2005.